30.8.08

"... Allons, soyez raisonnables, coupez-vous le bras"

Brian Evenson, La Confrérie des Mutilés, Le Cherche-Midi/Lot 49, Septembre 2008

29.8.08

"Choses" vues au cocktail des Inrockuptibles "Rentrée littéraire 2008"

(hier au soir, cinq hommes blancs)

1. Pierric Bailly (P.O.L, premier roman)
2. Régis Jauffret (Gallimard)
3. Christophe Claro (Cherche-Midi / Lot49 + Seuil / Fiction & Cie)
4. Tristan Garcia (Gallimard, premier roman)
5. Patrice Pluyette (Seuil / Fiction & Cie)


1. Casquette de velours côtelé beige. "En fait mes amis ne lisent pas de livres". MF Doom & Cannibal Ox.

2. Le même dix-huit mois après, moins de broussaille capillaire, plus de bouée. Avoue parfois tirer les adresses présentes dans ses romans de plans détaillant des villes où il ne s'est jamais rendu (à l'instar de votre serviteur).

3. Prolifique & débonnaire. Dénote autant qu'il en impose.

4. Effacé presque gêné. Confesse une correspondance musclée avec Didier Lestrade.

5. Enjoué et à l'écoute du peu d'écho du VIIème arrondissement. Rare.

26.8.08

(Teasing &) dialogue délétère


- Tu conduis toujours comme un sabraque
- Ce n'était qu'un bidon


Régis Jauffret, Lacrimosa, Gallimard, 2008.

21.8.08

Une des histoires sans fin de Fred Zenfl commençait ainsi


Je m'obstinerai dans mon système qui consiste à affirmer que l'extinction est un phénomène qu'aucun témoignage fiable n'a jamais pu décrire de l'intérieur, et dont, par conséquent, tout démontre qu'il est inobservable et purement fictif.


Antoine Volodine, "Fred Zenfl", in Des anges mineurs, narrats, Seuil, 1999.

15.8.08

La più grande montagna esistente sulla terra


Quand on jette quelque chose à la poubelle, il faut se dire que cela ne va pas se transformer en compost dont vont se gaver les rats et les mouettes, mais directement en actions de sociétés, en capitaux, en clubs de football, en immeubles, en flux financiers, en entreprises, en votes.


Roberto Saviano,
article paru dans "La Repubblica" et traduit de l'italien dans "Courrier International" du 10 janvier 2008 (n°897) :
{http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81313}.

12.8.08

Dialogue dentaire


La vie, c'est comme une dent
D'abord on y a pas pensé
On s'est contenté de mâcher
Et puis ça se gâte soudain
Ça vous fait mal, et on y tient
Et on la soigne et les soucis
Et pour qu'on soit vraiment guéri
Il faut vous l'arracher, la vie


Boris Vian, "La vie c'est comme une dent" (poème composé entre 1951 et 1959, publié à titre posthume en 1962).

5.8.08

Parfait paragraphe


Mes parents étaient de pauvres diables, sans savoir et bien sûr sans sagesse, ils n'en avaient pas le loisir. Je crois que je les aimais. Ils louaient leurs bras et les miens, ceux de mes frères, chez les gros paysans des Castelli qui eux-mêmes n'avaient qu'un peu plus de grain en réserve, du porc sur leur table et sur leur paillasse s'ils le souhaitaient des filles jeunes et drues, mais avec du suint, sans azur à la gorge ni de dentelle aux cuisses : c'étaient de pauvres diables, eux aussi.


Pierre Michon, page 23 du Roi du bois, Verdier, 1996.