31.10.08

Le p'tit Lion


Je passe la journée à tracer dans le champ. Les filles se sont barrées on ne sait pas où, Johannes pète des câbles et moi je m'en fous. Moi j'enchaîne les tours de champ. Mes lunettes de soleil. Moi j'écoute du rap. Mais le rock'n'roll me va si bien. Je suis le Jura. Mais je suis la classe mondiale. Et vous vous moquez de moi et je vous comprends.


Pierric Bailly, Polichinelle, P.O.L, 2008.

29.10.08

Pays-Bas, suite : quand une coupure de courant fait grimper la natalité de 44 %


En décembre 2007, les hélices d'un hélicoptère Apache avaient sectionné accidentellement les câbles à haute tension alimentant les neuf villages de la commune. Pendant les deux jours de coupure, "de nombreux habitants ont trouvé l'hospitalité ailleurs, mais d'autres ont trouvé la chaleur entre eux".


Annelies van Eijkeren citée par une dépêche AFP du 28 octobre 2008 à 17 heures 43.

27.10.08

Péguy de père en fils – pour Ramuz


En 1904, paraissait Le Petit Village.

L'auteur, modestement, à la troisième personne, s'excusait : "Il a conscience d'avoir usé d'un vers déjà démodé et bien inharmonique... Il cherchait une forme qui fût maladroite, un peu rude et hésitante comme cela même qu'il avait trop grande ambition de vouloir peindre.".


Henri Rohrer, "L'Œuvre", in pour ou contre C.-F. Ramuz, cahier de témoignages, Cahiers de la quinzaine (sous la direction de Marcel Péguy), Editions du Siècle, 1926.

24.10.08

Les petites bavardes


Dis moi sont elles dénudées les petites bavardes qui te hantent?

J'ai une morsure à l'épaule et je voulais savoir avant, avant ma bouche, avant que tu vienne si elles sont dénudées tes préférées! Les petites bavardes.

J'irai les déshabiller devant un miroir, je te regarderai, j'irai devant toi comme un songe, une ode, et je serai blasphème.

Et tu le sais n'est ce pas ? que j'irai chercher plus que ta langue, j'irai piéger ton âme dans l'extase, j'attacherai tes poignets à la sueur. Je cambrerai tout si fort que ta mémoire anéantira tout ce qui n'est pas jouissance.


L'obscénité est innocence
annehonym

23.10.08

Re: Les visiteurs de ce blog...

...ont toujours de drôles de requêtes Google.


Florilège :

"pierre joxe vipere"
"les buveurs d'alcool dans les beaux arts"
"haikus lancez-vous"
"spoom manteau ballon"
"laurie au quick besancon"

19.10.08

Sex (& Love?) - Mood Organ Playlist, 2nd session

Deuxième Playlist imaginée dans le cadre du Mood Organ Playlist, une tentative saugrenue et illusoire de programmer des émotions musicales lancée par G.T. du blog Art-Rock.

Dédions cette liste à la météo, à l'été indien, au retour de l'automne, et aux femmes.

* Un titre ne passe pas sur la playlist. Le voici : Why Worry (Sugar Minott)

15.10.08

Avec la crise, les ventes de cravates s'envolent aux Pays-Bas


Des hommes qui viennent de perdre leur travail achètent une nouvelle cravate pour aller passer un entretien d'embauche. D'autres, un brin superstitieux, pensent que leur vieille cravate a cessé de leur porter chance et décident d'en changer.


Rashad Ajoeb cité par Foo Yun Chee et traduit par Nicole Dupont, dépêche Reuters du 14 octobre 2008 à 19 heures 14.

13.10.08

Pourquoi je lis lentement


Emile Zola, Arthur Conan Doyle, Jean Giono.

J'ai quatorze, quinze et seize ans.


Puis viennent les lectures compulsives dès l'instant de la découvrete : Primo Levi, Jean-Paul Sartre, Paul Ricoeur, Albert Camus, Emmanuel Mounier, Pierre Bourdieu, Manuel Vasquez Montalban, Jean-Patrick Manchette, Jean Echenoz, Michel Houellebecq, Serge Daney, William Faulkner, Charles Péguy, Guillaume Apollinaire, C.-F. Ramuz, Pierre Michon, Hubert Mingarelli, J. M. Coetzee, Régis Jauffret, Antoine Volodine.

Grosso modo : à chaque année ou semestre sa découverte, dans le temps qui lui est nécessaire - et la cohorte des autres livres laissés de côté.


Je lis lentement. Parfois, je relis. CQFD.

6.10.08





Emile, on dirait qu'il creuse ou qu'il se creuse, comme en transe ou comme un terrassier. Loin des canons académiques et de tout souci d'élégance, Emile progresse de façon lourde, heurtée, torturée, tout en à-coups. Il ne cache pas la violence de son effort qui se lit sur son visage crispé, tétanisé, grimaçant, continûment tordu par un rictus pénible à voir. Ses traits sont altérés, comme déchirés par une souffrance affreuse, langue tirée par intermittence, comme avec un scorpion logé dans chaque chaussure. Il a l'air absent quand il court, terriblement ailleurs, si concentré que même pas là sauf qu'il est là plus que personne et, ramassée entre ses épaules, sur son cou toujours penché du même côté, sa tête dodeline sans cesse, brinquebale et ballotte de droite à gauche.

Jean Echenoz, Courir, Minuit, 2008

3.10.08

Dans la mémoire de mon téléphone - deuxième


Huit façons de chercher la couleur, quatre mois durant, au nord de la Loire :