24.9.13

Un poil dans la tête


Son œil brillait devant cette humanité noire, et sa voix s'exaltait parfois, dans les accents d'une indulgence amusée et précise : "Tout de même, quelle déconcertante canaille ! Et ce commissaire, moustachu jusque dans la tête ! Ah, la symphonie des chaussures à clous !" Ses connaissances étaient étendues et bizarres.


François Sureau, Le Chemin des morts, Gallimard, 2013.

9.9.13

Un mot



On eût pu, à ce film sous-tiré du regretté Feydeau par les voies les plus naturelles, donner pour sous titre Au flanc du vase, à la manière de Samain, ou bien, parodiant Pirandello, Cinq personnages en quête d'odeur. L'odeur, pardon, l'auteur sacrifie tout de même un peu trop à la mode du marron. Il épuise son sujet, si j'ose ainsi parler. On souffrira que je ne m'étende pas sur cette matière, car ce vase, pour notre déveine, d'un coup d'éventail fut privé. Un mot, revenu de la morne plaine, résumerait cette nauséabonde petite histoire, la bienséance et mes convictions politiques m'interdisent de l'employer à un maréchal d'Empire*.


Richard-Pierre Bodin à propos d'On purge bébé de Jean Renoir, article paru dans Le Figaro du 19 juillet 1931.

(*) : Cambronne, dont Jean Yanne disait qu'il "ne mâchait pas ses mots. Heureusement pour lui.", ne fut en réalité que général d'Empire.