«Lorsque vous me dites que vous n’aimez pas tout ce que je fais, vous ne me choquez pas et je trouve cela au contraire parfaitement normal. Non pas que je croie à la musique que j’essaye de faire, mais parce que c’est cette musique-là que je veux faire. Vous me dites que mes hennissements sont anti-musicaux et que mes envolées dans les couinages heurtent l’oreille. D'accord, mais même si tous les gens fuyaient dès que j’embouche l’un de mes trois instruments, si aucune firme ne consentait à m’enregistrer et si je devais crever de faim pour jouer ce que je ressens, je continuerais à jouer. Parce que justement je le ressens..."
'Round Midnight
George Russel - Ezz-thetics - Eric Dolphy (saxophone alto), Don Ellis (trompette), David Baker (trombone), George Russell (piano, arrangeur), Steve Swallow (contrebasse), Joe Hunt (batterie) - 1961 - Riverside/OJC
Eric Dolphy - Interview Jazz Hot n°360 (Interview originelle Down Beat)
28.9.08
Lorsque vous me dites que vous n’aimez pas tout ce que je fais...
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5 commentaires:
C'est ce qu'on appelle l'intégrité
SysTooL
Il y a une scène excellente dans le film "Le choc" de Robin Davis (typiquement le genre de "produit" très grand public que tu méprises au plus dernier degré...) où l'on voit le génial Philippe Léotard dans une ferme jouant un personnage passablement aviné (pas franchement un rôle de composition donc...) en train d'écouter à fond la caisse du freejazz particulièrement abscons et choatique devant une Catherine Deneuve très gênée par cette "anti-musique" qui lui casse visiblement les oreilles. Léotard imite à la perfection les souffleurs et le batteur en émettant tout un tas de borborygmes atonals et en éructant les bruits de bouche les plus discordants et les plus rauques possibles après avoir vaguement évoqué tel ou tel batteur ou pianiste uniquement connus des amateurs les plus dogmatiques devant un Delon totalement imperturbable.
A mon avis, cet amateur de freejazz qui fredonne ces délires sans queue ni tête n'est sûrement pas loin de la réalité et comme dirais GT, dans un tel contexte ultra strident et perpétuellement bordélique, un accord parfait résonne comme un gros mot, et pire encore l'inclusion d'un orchestre à cordes apaisant* et tout en pianissimo représenterait la pire insulte qui soit ! ;-)
PS : ce qui pourrait expliquer le même mépris ou du moins le peu d'intérêt pour la musique de la veuve de Coltrane (souvent très orchestrée et sophistiquée) parmi le cénacle de ces mêmes amateurs par ailleurs, sa harpe aussi sonne comme un gros mot.
désolé, le précédent commentaire est de moi et pas d'un anonyme... (j'avais désactivé JavaScript)
Pas besoin de signer, kfigaro, je t'avais bien reconnu.
"Le Choc", je ne connais pas, et ne méprise pas les produits grand publics, sinon quelques trucs du genre "Taxi".
Et j'aime d'ailleurs beaucoup Philippe Léotard, même dans ces petits films "grand public".
Alice Coltrane est bien plus appréciée aujourd'hui effectivement par les mélomanes "éclectiques", les fameux boulimiques, que par les puristes de jazz.
Sinon, oui, free jazz rime mal avec orchestre à cordes apaisant. Mais est-ce du free jazz, ce 'Round Midnight arrangé par George Russell ?
Don Ellis (trompette), David Baker (trombone),
ils font une travail remarquable...
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