2.8.10

Italiques quinze ans plus tôt



Je suis un comédien, un pitre qui joue une farce sinistre. Et cette farce doit être jouée jusqu'au bout.
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Peut-être tous les hommes ont-ils une grande âme collective ; tous des visages du même homme.


Que feras-tu de moi ? Dans quel cercle de l'enfer voudras-tu me reléguer, parmi les réprouvés de quelle espèce ?
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Aide-moi à ne pas te trahir.


Nous sommes des hommes. C'est la faute, non l'excuse. La faute.
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Même si tu meurs, tu n'as pas abandonné tes frères.


Qu'avez-vous fait de moi, mon Dieu, qu'avez-vous fait de moi ?
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Est-ce que tu as cru que tes souffrances seraient moins grandes parce que tu aimais le bien ?


Oh, la pauvreté de notre âme !
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Oh mon ami de ces années resplendissantes. Aide-moi à te quitter.


Voici les frontières du monde. De salles d'interrogatoire. Des cellules et des couloirs sans fin. Cet affreux ciel jaune. Des corps perdus. Des âmes perdues. La nudité intolérable.
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Où est ton étincelle maintenant ?


Mais je n'ai plus d'âme.
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Où est cet endroit où nous étions ensemble ?




Jérôme Ferrari, Où j'ai laissé mon âme, Actes Sud, à paraître le 18 août 2010.
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Terrence Malick, The Thin Red Line (1998), dialogues traduits par Michel Chion in La Ligne rouge, Les éditions de la Transparence / Cinéphilie, 2005 (British Film Institute, 2004, pour l'édition originale en anglais).

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