Choisir les bons écrans, commettre les bonnes erreurs, c'est ainsi que se constituerait le chemin et aujourd'hui, longtemps après, loin désormais des années de formation, je ne crois pas être quitte : peut-être que chaque livre ou chaque rencontre, chaque projet n'ont de sens qu'à constituer un nouvel écran, une nouvelle épreuve, une nouvelle correction de trajectoire. Et peut-être que le projet d'écrire un livre sur Mai 68 revient à réfléchir sur le premier écran qui apparut sur ma route : cercle de papier d'une époque qui sauta à travers elle-même et qui, me prenant sous son bras, me lâcha dans ce qui en était déjà une autre.
Jean-Christophe Bailly, Un arbre en mai, Seuil, coll. "Fiction et Cie", 2018.
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