Tout comme Paul, j'avais, il faut bien le dire, une fois de plus abusé de mon existence, j'en avais exagérément présumé, et donc j'avais usé et abusé de moi bien au-delà de toutes mes possibilités, j'avais usé et abusé de tout bien au-delà de tout ce qui est possible, avec ce même manque maladif de ménagements pour moi et pour quoi que ce soit, qui un beau jour a détruit Paul, et qui, tout comme Paul, me détruira moi aussi un de ces jours, car tout comme Paul a été tué par ses illusions maladives sur lui-même et sur le monde, moi aussi, tôt ou tard, je serai tué par mes illusions maladives sur moi-même et le monde.
Thomas Bernhard, Le neveu de Wittgenstein. Une amitié (Eine Freundschaft), 1982.
24.4.11
Il repose, comme on dit,
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