Le bruit des verres me réveille. Ils se cognent les uns contre les autres et contre le plateau. Je me gratte l’arrière de l’oreille. La table est vide, il n’y a plus de bouteilles. Ils vont bientôt s’en aller. Je me place plus près. Ils ne me voient pas. Ou presque pas. Ils ont beaucoup d’odeurs. Rien à manger. Je les regarde par en dessous. Je baille. Il y en a une qui parle fort et d’autres qui font taper leurs mains entre elles. Ils ne me regardent pas. J’écarte les mâchoires et je baille encore une fois. Ils appellent quelqu’un à l’intérieur. Le grand revient vers eux. Il les écoute.
― Fiche !
La ficelle est cachée dans les plantes, le long du mur. Il vient la prendre, il s’en sert pour attacher les objets. Je ne m’en suis pas approché. Malgré tout, il est énervé quand je viens m’asseoir et me fait asseoir plus loin. Ceux qui passent de temps en temps n’ont pas l’air d’accord avec ça. Quand j’en revois certains, en descendant, ils me le confirment par leur attitude. Ils promènent une petite machine autour de moi. Une lumière rouge clignote dessus. Je sens que le sol est moins dur.
― Fifille !
Nous allons à côté. Ils ne veulent pas partir. Il y a des jambes et aussi du tissu. Puis je ne les vois plus. Quand je les retrouve, ils vont vers le haut. Ma place est en bas. Je ne vais pas sur les morceaux de bois. Ils ne reviennent pas. Derrière, les mouvements sont moins rapides. Je commence à connaître des formes plus que d’autres. Je me lève. Un peu plus loin il y a une odeur intéressante. Et presque personne. Je m’approche tout doucement. Un pied arrive dans mon ventre et je crie. C’est un coup avec de la force. Je reçois du liquide chaud et un autre coup de pied.
― Fissa !
C’est peut-être un jeu. Je ne sais pas qui m’appelle. Je retourne marcher sur les galets qui sont glissants. J’entends le bruit de l’eau. Je n’ai pas envie d’y aller. Je vais sur la grande dalle. Elle vibre. Par terre il y a beaucoup de taches mouillées. Ceux qui portent du tissu sur les jambes bougent moins que les autres. Plus je me déplace plus les vibrations son fortes. J’ai un frisson. Sur le bord de la dalle des machines sont empilées. Un tissu blanc est posé sur le côté. Je veux me soulager en dessous.
― File !
Je me rends au dehors, là où je pourrai avoir une place qui est la mienne. Les galets sont terminés et je sens que je me dirige vers l’intérieur. On s’approche de moi. C’est un parfum qui me dit quelque chose. Je suis obligé d’aller plus loin que d’habitude. Je n’y vais pas vite. Là-bas je sens de la nourriture froide. La salive me vient. Du fer glisse par terre et ça sent plus fort. Je passe la langue dessus, je prends un morceau et je commence à manger. Mon ventre va se remplir. Je pense aux coups de pied et je m’écarte du devant. Une main me pousse dans le dos.
― Finis !
15.10.07
Fidèle ami
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