21.7.12

Auto-disprezzo



Conclusion pratique : peut-on le publier ? Oui, certainement, on peut très bien le faire paraître, voire dans une édition de luxe, avec une ou deux lithographies de quelque bon peintre et il peut obtenir, après une propagande opportune dans le milieu littéraire, ce qu'on appelle d'ordinaire un succès d'estime, susciter quelques articles allant jusqu'à l'éloge, à l'enthousiasme même selon  les rapports d'intérêt et d'amitié des critiques avec l'auteur. Mais le livre n'a pas de valeur. Je soulignai cette dernière phrase dans laquelle j'avais condensé tout ce que je pensais de mon récit.


Alberto Moravia, L'Amour conjugal, 1949.

14.7.12

Courrier conjugal



On dit hautement qu'on ne veut plus ni nobles, ni titres de seigneuries, ni châteaux, ni haut clergé, etc. On a cent fois raison, et je souscris volontiers à tous ces changements ; je  suis même tout disposé à donner un bon coup d'épaule pour opérer celui qui doit renverser ma marmite ; les égoïstes me taxeront de folie, qu'importe.


Gracchus Babeuf, lettre datée du 23 juillet 1789 à sa femme Marie-Anne Langlet, citée par Jean-Marc Schiappa dans Gracchus Babeuf avec les Egaux, Les Editions Ouvrières, 1991.

4.7.12

L'Eau à la bouche bée


La légende veut que Cupidon ait donné une rose à Harpocrates, le dieu du Silence, pour lui demander de ne pas trahir les amours de Vénus. Le rose en serait devenue le symbole du silence. Autrefois on sculptait une rose au plafond des salles de banquets pour rappeler que les confidences échangées à la faveur des libations n'étaient pas destinées à courir les rues... Au XVIe siècle on prit également l'habitude de graver une rose sur les confessionnaux !

Claude Duneton à propos de l'expression "Découvrir le pot aux roses", La Puce à l'oreille. Anthologie des expressions populaires avec leur origine, Stock, 1978, rééd. 1985.