27.11.08

J'aime les araignées. Elles ne portent pour ainsi dire jamais de chemises à fleurs.

Raymond Chandler, The Long Good-Bye (Sur un air de Navaja), Gallimard, 1954

25.11.08

- Deux, corrige l'autre

Il est persuadé qu'il y a une panne de secteur. Il ne comprend pas qu'il est mort.

(...)
La lumière avait encore baissé. Le sol sous leurs pieds dérapait ou se tassait avec des bruits de neige. Ils se penchaient en avant et ne parlaient plus. Ainsi s'écoulèrent dix ou quinze minutes, puis une semaine. De temps en temps, Schlumm rattrapait Puffky et il le tabassait pour le contraindre à dire où ils allaient, ou pour savoir si la cave avait une limite ou non, ou si l'un d'eux était mort et lequel, ou s'ils étaient morts tous les deux et pour combien de temps : ce genre de questions.

Antoine Volodine, Bardo or not Bardo, "II. Glouchenko" et "V. Puffky", Seuil, 2004.

19.11.08

Zoo zéro, le chevalier noir


Le noir inquiète, le noir fait peur, et pourtant on ne protège pas du noir, comme on se protège de la couleur. Pas de lunettes, pas de visière, pas d'ombrelle, pas d'écran contre l'intensité, contre la violence, contre la blessure du noir. Le noir serait don, en fait, plus inoffensif, plus naturel que la lumière.


Alain Fleischer, Faire le noir. Notes et études sur le cinéma, cité dans le catalogue de l'exposition "Le noir est une couleur", Fondation Maeght (Saint-Paul-de-Vence), 30 juin - 5 novembre 2006.

17.11.08

Nous sommes sur le devant d'une ferme, dans le département des Basses-Alpes


Se guérir de la peste n'est pas retourner en arrière, c'est revenir à la santé. C'est se retirer du mal. L'intelligence est de se retirer du mal.

Briançon - Les Queyrelles, 16 août 1938.


Jean Giono, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, Editions Bernard Grasset , "Vivre Libre, 1", 1938.

14.11.08

Critique slavonienne de la pensée nippone


Il n’y a rien de plus beau que des fesses japonaises lorsque le premier rayon de soleil les dore légèrement et qu’un vent doux souffle sur elles… Dieu, que la vie peut être charmante !


Viktor Pelevine, La Vie des insectes, Seuil, 1995.

12.11.08

Deux Russes et un troisième – pour Maupassant


Tourgueniev, pendant le séjour qu'il fit chez moi, en 1881, je crois, prit dans sa valise un petit livre français intitulé la Maison Tellier et me le remit.

"Lisez ça à l'occasion", me dit-il, du même ton détaché en apparence dont il se servit un an auparavant en me remettant la livraison de la revue la Richesse russe (Rouskoe Bogatstva) qui contenait un article de Garchine, alors à ses débuts. Evidemment, aujourd'hui comme alors à l'égard de Grachine, il craignait de m'influencer dans l'un ou l'autre sens et il désirait avoir mon opinion en toute indépendance.

"C'est un jeune écrivain français, dit-il, voyez, ce n'est pas mal ; il vous connaît et vous prise fort", ajouta-t-il, comme s'il voulait me disposer en sa faveur.

"Comme homme il me rappelle Droujinine ; comme lui c'est un excellent fils, un excellent ami, un homme d'un commerce sûr*, et de plus il est en relation avec les ouvriers, les dirige, les aide. Même sa manière d'être avec les femmes me rappelle Droujinine."


Léon Tolstoï, Guy de Maupassant, Posrednik (L'Anabase, pour la présente traduction), 1894.


(*) : en français dans le texte russe

6.11.08

Hors contexte


Si le prévenu n'avait pas eu l'intention d'offenser, mais seulement l'intention de donner une leçon de politesse incongrue, il n'aurait pas manqué de faire précéder la phrase "Casse-toi pov'con" d'une formule du genre "on ne dit pas".


Jugement du tribunal correctionnel de Laval, 6 novembre 2008.

3.11.08

Eternal Flame


A l'instigation - nouvelle - de Marie, les treize chansons en forme de réponses aléatoires (quoi de mieux pour Randomizm ?) nominées sont :


1. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? --> Break It On Down, de LL Cool J (oui enfin, je me verrais mal debout sur le toit d'une Gran Torino là tout de suite)

2. Comment les autres vous voient ? --> Tel, d'Alain Bashung ("Tel Guillaume Tell", ça ne s'invente pas pour qui se prénomme comme moi Guillaume)

3. Quelle est l’histoire de votre vie ?--> Street Spirit (Fade Out), de Radiohead (assez d'accord, surtout avec le passage où Thom Yorke chante "this strain I am under")

4. Quelle chanson pour votre enterrement ? --> Sleep-Murray Ostrill (They Don’t Sleep Anymore), de Godspeed! You Black Emperor (mais alors autant prévenir tout le monde tout de suite : ce titre dure vingt minutes)

5. Comment allez-vous de l’avant dans la vie ? --> End of Skies, de Ceschi ("Comment fuir le ciel quand il vous tombe dessus" dit le refrain - ça ne s'invente pas bis)

6. Comment être encore plus heureux ? --> Brandy Alexander, de Feist (Cheers!)

7. Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée dans la vie ? --> 1988, de Blueprint (tout bien réfléchi, oui, la première victoire de Stefan Edberg à Wimbledon est une bonne chose - ah mince, ce n'était pas moi !)

8. Pour décrire ce qui vous ravit ? --> 365 cicatrices, de La Rumeur (là ça tourne au masochisme - Hamé support)

9. Votre boulot pour vous c’est… ? --> Alphabet City, de Clare & The Reasons ("Amène ton dictionnaire", dirait Fuzati)

10. Que devriez-vous dire à votre boss ? --> 400 On The BPM, de K-The-I ??? (mais c'est peut-être un peu violent, pour une mise en contexte voir ma récente
critique de l'album entier)

11. Pour vous, l’amour c’est… ? --> Automne malade, de Léo Ferré ("Directeur du feu et des poètes", Apollinaire fever)

12. Pour vous, la sexualité ça doit être… ? --> Baby’s Romance, de Chris Garneau (euh... doit-on systématiquement faire un commentaire ?)

13. Bloguer pour vous c’est… ? --> Beautiful Crazy, de Devin The Dude (disons qu'avec le gars Devin Copeland en fond c'est tout de suite beaucoup plus smooth d'être un nerd...)


Les heureux gagnants de la nouvelle opération tâche d’encre induite subséquemment sont :

- Emmanuel-Blaise et la bande
Au poil (pour rire en chantant)

- Nico-l'oiseau picard (parce que Franchement, il (a de bons goûts musicaux))

- L'indispensable Codotusylv(hein) du webzine musical qu'il nous faut Fake For Real (parce que ce sirop pour la toux-là n'est pas à proprement parler "des bonbons des cachous", n'en déplaise à Jonasz)

- L'équipe du Grognard (parce que, musique ou pas, le temps est à la neige)

- Les membres du Fric-Frac Club sévissant du côté d'A Country For Old Man (parce que leur chaîne doit balancer des basses)

- Et enfin le Claro en route Toward Grace (pour que ses riffs répondent à leurs raffs)


Rappel du thème :
“mettre son ipod en position aléatoire et coller les treize chansons qui sortent du chapeau aux treize questions suivantes, sans tricher bien sur !”