Je ferai tout pour survivre aux gens que j'aime.
(...)
La mort n'est que la vie ralentie.
(...)
Parler toutes les langues ne protège pas du pire.
(...)
La douleur est une langue commune. Chaque rage de dents, chaque mal aux pieds, chaque souffrance fait écho à la douleur de naître.
(...)
Shanghai est le chemin le plus court entre hier et demain.
(...)
Je vis en Chine la vie du dernier des Mohicans. La fin de l'art. L'avènement du folklore. La France me manque. La Chine me manque encore plus.
(...)
Le plus lointain des voyages est une prière pour les morts.
Philippe Rahmy, Béton armé, La Table Ronde, 2013.
20.12.13
Dernier mot
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6.12.13
Seul à Vigo
Cette attitude était bien typique de notre monde familier : plus on était mort, plus on vous aimait.
(...)
Quand quelqu'un est mort, on dit de lui qu'il est enfin tranquille.
Fritz Zorn, Mars, Gallimard, 1977.
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18.10.13
La Croix du Sud
Aujourd'hui j'ai souvent l'impression de pourrir sur place. Je me raisonne. Au bout d'un moment cette impression se dissipe et il ne reste qu'un détachement, une sensation de calme.
(...)
Tout finit par se confondre. Les images du passé s'enchevêtrent dans une pâte légère et transparente qui se distend, se gonfle et prend la forme d'un ballon irisé, prêt à éclater. Je me réveille en sursaut, le cœur battant. Le silence augmente mon angoisse.
Patrick Modiano, Dimanches d'août, Gallimard, 1986.
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24.9.13
Un poil dans la tête
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9.9.13
Un mot
On eût pu, à ce film sous-tiré du regretté Feydeau par les voies les plus naturelles, donner pour sous titre Au flanc du vase, à la manière de Samain, ou bien, parodiant Pirandello, Cinq personnages en quête d'odeur. L'odeur, pardon, l'auteur sacrifie tout de même un peu trop à la mode du marron. Il épuise son sujet, si j'ose ainsi parler. On souffrira que je ne m'étende pas sur cette matière, car ce vase, pour notre déveine, d'un coup d'éventail fut privé. Un mot, revenu de la morne plaine, résumerait cette nauséabonde petite histoire, la bienséance et mes convictions politiques m'interdisent de l'employer à un maréchal d'Empire*.
Richard-Pierre Bodin à propos d'On purge bébé de Jean Renoir, article paru dans Le Figaro du 19 juillet 1931.
(*) : Cambronne, dont Jean Yanne disait qu'il "ne mâchait pas ses mots. Heureusement pour lui.", ne fut en réalité que général d'Empire.
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30.6.13
Mines dormance
(...) une floraison exceptionnelle de l'objet grand objet : d'un côté les parkings du degré zéro de l'architecture et de l'autre les prouesses du grand art au service des maîtres du monde.
Jamais peut-être l'écart entre le réel du bâti à fonction sociale et l'architecture oeuvre d'art n'avait été si grand, tout se passant comme si deux mondes cohabitaient sans se voir, l'un regardant peut-être l'autre de temps en temps, le soir à la télévision, à l'heure de paillettes.
Jean-Christophe Bailly, "Pour une architecture réintégrée", La Phrase urbaine, Seuil, coll. Fictions & Cie, 2013.
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12.6.13
décret sur l'immortalité
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28.5.13
Altius
Le degré de vertu auquel un homme peut atteindre un jour est aussi inconcevable pour nous que celui auquel la force du génie peut être portée.
Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, Fragment sur l'Atlantide [posthume, 1804], Paris, Garnier-Flammarion (rééd. Alain Pons), 1988.
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17.5.13
Dear Mickey Mouse...
Walt Disney ressemble irrésistiblement à son héros. Il y a en Mickey le même raffinement, une liberté du geste, de l'élégance.
(...)
La poétique épique de Chaplin - c'est le "Paradis perdu" ; la poétique de Disney - c'est le "Paradis retrouvé".
(...)
Que sont à Dingo les jeux des nuages et des nuées dans le ciel, ou la vapeur verdâtre des fantômes infiniment changeante dans la maison déserte ?
(...)
Bambi c'est un tournant vers l'extase, sérieuse, éternelle : c'est le cycle de la vie - les cycles répétitifs des vies.
Serguei Eisenstein, Walt Disney, 1941-42, texte établi par Naum Kleiman et traduit du russe par André Cabaret, Circé éd., coll. Poche, 2013.
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15.5.13
Arrière des trains courts
Iago Piret-karll n'en vint pas d'emblée au principe de l'Onirisme Horloger – ou OH. Ce fut long et, à vrai dire, tortueux. S'explique ainsi l'âpre débat épistémologique et les querelles d'historiographes qui s’en suivirent, dont l'écho parvient encore à nos oreilles. Tous les OH-séants, quoi qu'il en soit, s'accordent aujourd'hui sur un point : l'extrême prédestination biographique qu'était la sienne à devenir le théoricien que l'on sait. Sa vie, en quelque sorte, fut le terreau idéal pour fixer les connecteurs qui manquaient à nos songes. « Nous n'osions en rêver » est à cet égard le mot d'ordre le plus fréquemment cité par nos instances. PkI (nous le nommerons dorénavant selon cette acception désuète mais efficace, qui, et on peut s'en étonner, apparaît dénuée de toute portée péjorative) a mis un point d'honneur à ne jamais noter le récit de ses rêves. En retour son existence fut, chaque jour un peu plus, l'horizon projectif de songes rendus précis par l'expérience. OH (dont nous supprimons le point d'exclamation final, en vertu des minutes du troisième colloque fondamental) prit son envol dans l'atmosphère de ce que, en termes d'industrie du divertissement vingtièmiste, on nommait une saga. Est-ce un paradoxe si la joie est au final ce qui caractérise OH ? Nous devrons chercher à le savoir, quand bien même une vie de rêve n'y suffirait pas.
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4.5.13
Coquille pleine
Avant de disposer de cinq semaines de vacances, le monde du travail est passé d'une forme d'oisiveté forcée à une surcharge de travail. On travaillait moins avant la révolution industrielle, la moyenne des durées journalières de travail excédait à peine quatre heures, selon les historiens. Les fêtes religieuses, les pèlerinages et le rythmes de la vie agricole faisaient qu'on travaillait moins au Moyen Âge.
Rachid Amirou, L'Imaginaire touristique, PUF, 1995.
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26.4.13
Cité d'émeraude
« Robespierre ! Robespierre !... ah , si vous aviez vu ses yeux verts, vous l'auriez condamné comme moi. »
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19.4.13
Heureux est l’homme qui a connu la grâce
Andreï Tarkovski, "Discours sur l’Apocalypse", Londres, 1984 (paru dans Iskusstvo kino, 1989, n°2).
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3.4.13
Paysage pré-posthume
Les torts que [la race présumée raciste] subit ne sont qu'une chose : la preuve des torts qu'elle inflige.
Renaud Camus, discours prononcé le 4 novembre 2012, Le Grand Remplacement, Chez l'auteur.
Droits : Renaud Camus (CC BY 2.0) |
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12.3.13
Collector
Jean Baudrillard, Pour une critique de l'économie politique du signe, Gallimard, 1972.
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17.2.13
Le bel Animal
"Si les bivouacs d'hiver étaient des bals parés où l'ombre des parfums exquis répand une atmosphère échauffée par le souffle de cent beautés, une délicieuse chaleur, je te demande quel mérite y aurait-il à faire la guerre ?"
Le général Jean-Baptiste Annibal Aubert-Dubayet, dit le "bel Annibal", au général Jean-Baptiste Kléber (vers 1792), cité par Jean-René Suratteau et Alain Bischoff dans Jean-François Reubell. L'Alsacien de la Révolution française, éditions du Rhin, 1995.
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28.1.13
les petits affairements d'un travail quotidien
Jean-Christophe Bailly, Description d'Olonne, Christian Bourgois éditeur, 1992.
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14.1.13
L'archipelle à tarte
On pourrait également s'attarder sur le choix du mot "totalitaire" comme disqualificateur universel, pur produit de la pensée BHL, devenue pensée des médias, qui n'a jamais eu d'autre ressource intellectuelle sous la main que de renvoyer la critique (la vraie) au totalitarisme (variante : à l'antisémitisme) - puisqu'il est bien connu que, de la critique du capitalisme au goulag, le chemin est en droite ligne.
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11.1.13
il est temps de bifurquer
Il n'y a que le sens du devoir qui puisse réellement nous maintenir en vie. Concrètement, si l'on souhaite se doter d'un devoir pratique, on doit faire en sorte que le bonheur d'un autre dépende de votre existence ; on peut par exemple essayer d'élever un enfant jeune, ou à défaut d'acheter un caniche.
(...)
En tout cas, tant que nous resterons dans une vision mécaniste et individualiste du monde, nous mourrons. Il ne me paraît pas judicieux de demeurer plus longtemps dans la souffrance et dans le mal. Cela fait cinq siècles que l'idée du moi occupe le terrain ; il est temps de bifurquer.
Michel Houellebecq, entretien avec Christophe Duchatelet et Jean-Yves Jouannais, artpress n° 199, février 1995, Les grands entretiens d'artpress. Michel Houellebecq, IMEC éditeur, 2012.
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