Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant, ce n'était qu'une femme.
Louis Calaferte, Choses dites, Entretiens et choix de textes, le Cherche Midi, 1997.
Photo de Mona Kuhn - http://www.monakuhn.com/
27.12.09
Femmes
20.12.09
Et les nominés sont
Pour la catégorie "Meilleur roman francophone 2009" :
Les Onze, Pierre Michon (Verdier)
L'Enigme du retour, Dany Laferrière (Grasset)
Un dieu un animal, Jérôme Ferrari (Actes Sud)
Un homme louche, François Beaune (Verticales)
La Promesse, Hubert Mingarelli (Seuil)
BW, Lydie Salvayre (Seuil)
Warax, Pavel Hak (Seuil)
Apnées, Antoine Choplin (La Fosse aux Ours)
Un peuple en petit, Oliver Rohe (Gallimard)
Bella Ciao, Eric Holder (Seuil)
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8.12.09
Titi de Montrouge
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3.12.09
Black Dahlia
C'est à lui que je dédie mes oeuvres.
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28.11.09
Now Redux
Quand il ne bouge plus du tout, tu t'agenouilles à ses côtés et tu lui parles encore en le caressant, tes mains sont pleines du sang et de l'ablution et tu lui révèles que certaines choses infimes ne meurent pas et sont comme des blocs d'éternité enfouies dans la fugacité des mondes et, là où le temps continue de passer, deux ou trois mois se sont peut-être écoulés et ont maintenant fait surgir un nouveau printemps.
Jérôme Ferrari, Un dieu un animal, Actes Sud, 2009.
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24.11.09
Les Pas perdus ? Mais il n'y en a pas.
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16.11.09
Loosh Life
J'ai toujours détesté le djembé. Même avant de naître. La frange de population qui joue de cet instrument m'est totalement alien.
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11.11.09
4.11.09
Gonk!
Maman, que de problèmes,
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29.10.09
Souvent homme varie
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24.10.09
Pure perte
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21.10.09
Abre los ojos
Je suis désespéré par la contemplation du monde. J'en arrive à regretter ce qu'on appelle la sauvagerie. Il me paraîtrait plus naturel de revenir au cannibalisme, à l'arc, à l'épée, plutôt que de cautionner par mon silence la guerre d'aujourd'hui qui se veut propre. La guerre n'est pas un bilan positif sur un compte en banque. Ma révolte est inépuisable. Parfois je me dis qu'il m'aurait suffi d'avoir un visage comme tout le monde pour jouir du monde avec insouciance. Après tout, de quoi me plaindre ?
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11.10.09
Mucho Maas
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24.9.09
PRODUIT INDISPONIBLE - FAITES UN AUTRE CHOIX
C'est à peine si l'alerte générale lui laissa le temps de prendre connaissance du narrat court distillé par la messagerie automatique. Ce narrat suit.
En premier passèrent huit cent vingt-quatre années sans que rien de notable ne se produise, dans le champ des relations amoureuses. Champ théorique il est vrai, découvert à peine il y a trois siècles. Puis ce fut ce qu'il convient de nommer une liaison, avec ses artefacts de ferveur et d'entrain - le tout irrépressible. La venue de l'enfant, peu à peu, devint un motif central de ce qui restait une passion amoureuse, au sens littéral du moins. Le rire, pas permis. Ou bien peu. Vent de face et glacial, chaleur relative quand il retombe. Etiolement du sentiment, avéré il y a désormais quelques lustres. Réveils brutaux dans un état où tout semble perdu, alors même que rien n'est possédé. Et le temps de la conclusion, géniteur contre géniteur, potentiel. Si tout ce qui était possible était développé, on n'aurait de toutes façons pas le temps de le vivre. Alors. Le terme.
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18.9.09
Funambules au-dessus du goufre
Hubert Haddad, Géométrie d'un rêve, Zulma, 2009
14.9.09
Dans la dèche à Paris...
D'abord manger.
Mais comment ?
Comment trouver une nourriture substantielle, si l'on ne peut donner en échange qu'un appétit tenace quoiqu'assez raisonnable, comment si l'on se trouve ainsi au bord d'un trottoir, hésitant sur la direction à prendre, comment ?
J'ai Faim, autour de moi la terre tourne, le paysage fait la roue, les rues en sont les rayons, et je suis attaché au moyeu, ridicule pantin probablement le supplice de la roue, le pilori.
La faim donne le mal de mer.
Je navigue dans la ville. Ce n'est pas la tempête, mais une houle bien pire. Ondulation douce et régulière qui me soulève le coeur. Devant moi la chaussée monte lentement, interminablement, oscille un instant, elle hésite puis redescend aussi mollement, indéfiniment. Pour en suivre les pentes, je suis obligé de tout à tour lever le pied ou de le plonger en avant, et à chaque pas je rate mon coup. Je cherche un refuge, un port, une ruelle en impasse dont le fond où j'irais me cogner me retiendrait. Mais un cul-de-sac dans la ville est une chose rare, presque un miracle. Car Paris-la-nuit est un dédale, les rues y sont interminables, n'en finissent jamais, se multiplient, se poursuivent, se prolongent, s'emboitent les unes aux autres comme des canalisations, se rétrécissent ou s'élargissent comme des bouts de lorgnettes, ou en équerre, ou à angles droits, vaste treillage, échafaudage enchevêtré de tubulures de fer posé à même le sol. Paris-la-nuit est un labyrinthe où chaque rue débouche dans une autre, ou dans un boulevard qu'ils appellent justement une artère, où je progresse lentement par soubresauts comme un caillot de sang, hoquetant, suivant la plus grande pente, poussé derrière moi par les étranglements, aspiré devant par le vide. Et j'avance, je marche, je coule, je fleuve, j'espère me jeter dans la mer, havre de paix et d'insouciance. Mais c'est impossible, il n'y a jamais autre chose que des embranchements, des carrefours, des bifurcations, partout des affluents à droite à gauche en amont en aval, partout des rives identiques encaissées indifférentes, insensibles à l'égratignement du cours des rues. Je coule dans la nuit comme un bateau de papier sur un ruisseau de gosses, je suis ballotté, mes chevilles s'enfoncent, mes jambes mollissent, ploient, se creusent, je perds pied, je n'ai plus que les bras pour avancer, je me noie en silence, je rejoins en rêve sous moi le même dédale liquide des égouts qui serpentent sous mon itinéraire...
Moi, et la faim que j'ai cette nuit.
12.9.09
Avec la vaste nouvelle - Crever dans un tableau primitif
Je panique toujours quand
Je suis un animal de ville
habité par le staccato des talons
d'une femme qui arrive derrière moi.
pour chasser les ardeurs de la malaria,
cette fièvre que je confonds parfois
avec l'énergie de vivre.
Et je ne m'endors pas avant que la bouteille
ne s'allonge sur le plancher de bois.
Dany Laferrière, L'énigme du retour, Grasset, 2009.
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4.9.09
Bitter crop
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1.9.09
Nivôse, An mil
Rares sont les traités qui relatent de la reine Monacanthe l'ascension puis la chute. Selon d'aucuns, l'absence d'événements spectaculaires justifie ce silence des hagiologues ; nous y voyons, pour notre part, l'influence d'une idéologie du vedettariat, le désintérêt des clercs pour l'obscur.
Antoine Volodine, Nos animaux préférés, entrevoûtes, "Shaggå des sept reines sirènes", "Monacanthe IV", Editions du Seuil, 2006.
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22.8.09
On se déplace toujours avec soi
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18.8.09
8.8.09
Identité XX
Qu'est-ce qu'une femme ?
La question a tout l'air d'un piège. C'en est un.
Par une ode à la féminité triomphante un jour de lyrisme : une femme, c'est une gamme serpentine de courbes, une fugue improvisée de pleins et de déliés. Des seins-mandoline, des hanches-violoncelle et, parfois, un cul-rock'n roll. Et quelle que soit sa coiffure, une femme, c'est un accroche-cœur.
Par une critique aussi lapidaire que cynique un jour de mauvaise humeur : une femme, c'est une chieuse. Elle affirme le contraire ? C'est une chieuse qui s'ignore. Parce qu'une femme, c'est une casse-couilles douée pour vous les briser menu en coupant les cheveux en quatre.
Par la rhétorique un jour de pinaillage linguistique : une femme, c'est un substantif précédé d'un article indéfini, ayant pour contraire "un homme".
Je me serais rappelé du même coup un ennuyeux matin de classe où mon voisin, ayant levé un doigt résolu lui accordant voix au chapitre, avait claironné :
- M'dame... Mulier, mulieris, ligne 3, ça veut dire femme... Mais c'est de quel genre, siouplaît ?
La professeure, une maîtresse-femme que je vénérais, en avait cassé net sa craie sur le tableau noir avant de se retourner d'une pièce :
- Mulier, mulieris... Femme... Quelle honte, une question pareille !!! C'est de quel genre, À TON AVIS ?
Tassé sur sa chaise devant une indignation et une colère qu'il ne comprenait pas, mon cancre de voisin avait bafouillé, penaud, pendant que je rigolais sous cape :
- Euh... féminin, M'dame ?
On avait onze ans. On suait sur la version d'une langue difficile et point toujours si logique. Et Madame Rochard, d'habitude si pédagogue, avait soudain perdu son latin et sa patience, faisant fi de la règle numéro un de l'enseignement : il n'y a pas de sottes questions... hormis celle-ci, peut-être.
Parce que la parole donne vie à ce que l'on nomme. Parce que dire, c'est faire exister. Et que, donc, par la chair du verbe, une femme, c'est féminin.
Évidemment.
Avant, oui, à la question "qu'est-ce qu'une femme ?", je m'en serais tirée grâce à toutes ces pirouettes. Oubliant - ou feignant d'oublier - l'essence même de la féminité, notre différence fondamentale avec ce sexe qu'on prétend fort : notre capacité à porter des enfants, qu'on en veuille ou non.
Depuis cela, je ne peux plus l'ignorer.
Cette fouille m'a brutalement (re)mise face à moi-même, face au temps qui passe à mon insu, face à mes choix.
L'intrusion dans mes viscères m'a du même coup confrontée au plus viscéral : à mon désir ambigu, inavoué d'enfant et aussi, forcément, à la mort de ma mère. À ce maillage brutalement interrompu, à cette boucle que je ne bouclerai peut-être jamais.
Avant ma mère, il y eut ma grand-mère. Avant ma grand-mère, une arrière-grand-mère que je n'ai pas connue. Et avant elle encore, une ancêtre dont j'ignore le prénom.
De cette boucle infinie je suis l'héritière jusque dans ma chair.
L'héritière, oui, mais peut-être à la fois le point final d'une lignée qui, ayant pris corps avec moi, mourra dans le mien.
Là, la bonne élève du cours de latin qui se marrait en douce ne rigole plus du tout, elle se remémore.
Elle se remémore ce soir où son feu son amour avait appelé de son ailleurs et murmuré d'une voix blanche :
- Ma vie, c'est du vide. Ma vie, c'est rien. Je passe à côté et je n'ai rien fait. Rien fait de ce que je voulais en faire.
Elle se remémore l'avoir questionné, ébahie :
- Comme ?
Elle se remémore qu'il avait répondu :
- Avoir un enfant.
Elle se remémore ses mots qui le rassuraient d'avoir le temps, celui qui passe si différemment pour les hommes, pensant à part elle "Et que devrais-je dire, moi ?".
Elle se remémore s'être surprise à penser trop vite, hors de propos, à ce que serait leur enfant s'ils en avaient un. À se demander s'il aurait sa chevelure sombre à lui ou sa blondeur à elle, des yeux d'Indonésie ou de Pologne.
Elle se remémore ce soir où elle avait appelé dans son ailleurs et murmuré d'une voix exsangue :
- Le scanner n'est pas bon, je dois être opérée. Peut-être que le chirurgien devra... enlever.
Elle se remémore qu'il avait répondu :
- Tu seras peut-être privée de l'accessoire, mais pas de l'essentiel : la possibilité de porter un enfant et de le mettre au monde.
Elle se remémore ses mots qui la rassuraient, ses mots qui parlaient de solution médicale et de chemin à deux.
Un chemin que, croyait-elle, il était prêt à faire un jour à son côté, puisqu'il en parlait.
À la clinique elle s'est remémoré qu'elle n'était plus la petite fille du cours de latin, mais une femme enduite de Bétadine que le chirurgien allait couper en deux.
Mais avant la clinique ce fut une longue traversée. Une pente abrupte de cailloux où la petite fille réintégra son corps de femme en suppliant d'être une autre, tant il est vrai que le malheur n'arrive qu'aux autres.
Au fond, la petite fille savait bien que le "elle" était devenu un "je".
Un "je" qui se regardait en pied sans se reconnaître et massait son ventre stérile sans ressentir aucune douleur.
- Aucune, vraiment ? s'était étonné le chirurgien.
- Non, aucune.
Promis, juré, ni la petite fille ni la femme ne lui mentaient.
En vérité, femme ou petite fille, je ne ressentais rien et mon corps lui-même n'avait pas changé d'un pouce, du moins dans le miroir.
Mais à mes yeux, il s'était métamorphosé, parce que je savais.
Là se tenait toute la différence entre l'avant et l'après : je savais, et cette connaissance était en soi un fardeau.
À cause d'elle, du jour au lendemain, mon vieux complice de corps s'était changé en ennemi, en traître que je palpais, triturais, trifouillais sans relâche.
- Avoue que tu en chies, saloperie ! grondais-je en enfonçant mes doigts dans mon ventre.
- Avoue que tu souffres, mon petit... pleurnichais-je en le caressant à défaut de le guérir.
Peine perdue. Menace ou supplication, mon corps restait sourd.
Insidieusement, il était devenu une excroissance, un corps étranger que, loin de reconnaître, j'aurais expulsé, lacéré, fauché sur pied.
À grand peine je me contraignais à sa toilette. Le lavais comme on se débarrasse à la va-vite d'une corvée plus tôt commencée, plus tôt finie.
Le vêtir - me vêtir - me causait un énorme souci. Plantée devant la glace, je voulais disparaître, noyer ce félon de vêtements informes mais me faisais violence.
- Non, je ne cèderai pas à ton chantage. Une jupe, des bas, c'est ainsi que les femmes s'habillent, pas vrai... ? Alors c'est ainsi que tu seras aujourd'hui habillé.
Je piochais au hasard dans ma penderie et m'en allais, claudiquant, avec ma jupe et mes bas de carnaval.
J'étais déguisée en femme mais derrière mon déguisement, je n'étais rien.
Rien, et surtout pas une femme digne d'un quelconque amour, incapable que j'étais d'enfanter.
La rupture avec cet homme est arrivée à ce moment-là, au pire moment s'il existe une échelle sur celle du pire.
En un mail il me confirma ce que je soupçonnais : lui ne m'aimait pas.
Et derrière cette négation, j'entendis la négation de ce que j'étais, moi.
Une fille qui l'aimait, femme de part sa naissance, foi du sang qui lui coule dans la douleur une fois par mois entre les cuisses.
Une femme ?
Non, en vérité. Une chose sans sexe au ventre ravagé, juste bonne à donner aux chiens s'ils acceptent de s'en satisfaire.
Une petite chose triste à qui l'on a jeté un os à ronger car, ainsi qu'il me le dit à des milliers de kilomètres en toute innocence - ou plutôt en toute cruauté :
- Si je t'ai parlé de solution médicale et de chemin à deux, c'était en me le reprochant... Je te sentais si mal que, moi, je me sentais obligé... même si je ne le pensais pas.
Erreur, grossière erreur.
Il ne faut mentir ni aux petites filles ni aux femmes, parce que les unes comme les autres croient à ce qu'on leur raconte.
C'est sûrement pour cela que j'ai eu aussi mal.
C'est sûrement pour cela que je suis incapable de lui pardonner. Et que j'ai chialé comme la môme que j'étais en écrivant cet article.
Identité XX, tiré du blog de Chut!, Sous le Signe du Lien
Et si le net était le nouvel enjeu de l'écriture ? Depuis quand ai-je lu un texte aussi fort ?
25.7.09
Répons de Normand
La scène où toute scène prend origine dans l'invisible sans langage est une actualité sans cesse active.
Pascal Quignard, Les Ombres errantes, Grasset, 2002.
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21.7.09
Ah, paraître !
Tandis que les deux hommes se relevaient pour souffler, je leur fis part de cette bizarrerie, celle d'une automobile en panne retradée par d'autres en bon état de marche.
Ah, les bagnoles, dit l'un de deux gars.
(...)
Dans la rue en face de nous, deux hommes tiraient un chariot à bras rempli de vieilleries et de petit mobilier.
Si c'est pas malheureux, disait l'un des hommes.
Y'a toute une histoire là-dedans, disait le premier.
Et pffuitt, enchaînait le deuxième. Au clou. Si au moins on savait ce que ça va devenir, tout ce tintouin.
Antoine Choplin, Apnées, La fosse aux ours, à paraître.
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8.7.09
5.7.09
Ysabel's Table Dance
Des castagnettes, une contrebasse entétante, la voix rauque et sensuelle de Lonnie Elder, le climat est étouffant : nous sommes dans un bar à strip tease de Tijuana. Jamais la tension / détente du jazz ne fut si délibérement érotique, indécente.
"Ysabel’s Table Dance sums up all we could buy in Tijuana. It includes the farout strip tease – spots in the music played by the piano represent the scantily clad woman spinning from table to table, reaching her hand out for tips, bills, or what-have-you. This composition, I believe, contains the fire, the pulse, and all that I felt as I heard the tune in my head with the movement of her body. It’s the last piece ; then I return to my true self and it’s all over but the music. "
Charles Mingus
Ysabel's Table Dance
Charles Mingus (contrebasse), Lonnie Elder (voix), Ysabel Morel (castagnettes), Clarence Shaw (trompette), Jimmy Knepper (trombone), Curtis Porter (saxophone alto), Bill Triglia (piano), Dannie Richmond (batterie), Frank Dunlop (percussions)
Tijuana Moods - RCA/Victor - 1962
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2.7.09
Dozo
Tout se passera dans un lieu étranger, une ville peuplée uniquement de gens, de morts, de blattes et d'Untermenschen.
(...)
Cette mort sera pour vous le début d'une longue existence sans issue. Sans perspective et sans issue.
Antoine Volodine, Dondog, Seuil, 2004.
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16.6.09
La soupe à la grimace
— Mais on ne peut pas s'y fier. Les femmes sont bêtes, même celles qui paraissent intelligentes.
— Ne dis pas cela, je fais mon possible pour ne pas songer au pire.
Junichirô Tanizaki, Le Goût des orties, Gallimard, coll. "L'Imaginaire", 1928 (1959 pour la traduction française).
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11.6.09
Un chat passant parmi les livres
la maison de Charlot et de Big Jim
bientôt celle de Georgia
messieurs éternels émigrants
sont-ils sur un Titanic ?
du moins une ville flottante
île à hélice, Ellis Island
les vents en copropriété
les ouvertures, les dangers
les mobiliers vissés au sol
"sans lesquels je ne peux pas vivre".
Jacques Jouet, "Les maisons de Charlot dans La ruée vers l'or", Pagaille, Geste (revue éditée par l'association Gestuelles 2004) n°05, Automne 2008.
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6.6.09
Ses quinquets sont en biais
Le travail pour lui c'est la chose
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2.6.09
Le saviez-vous ?
Personne ne peut se sentir soulagé quand un enfant meurt, allègue Remigio. Si demain je me pends à l'avocatier, tu seras soulagé ? Si les gendarmes viennent me chercher, tu seras content ? Lucio se met à rire. On dirait que tu lis des romans américains, dit-il, tu parles comme leurs personnages. Depuis que Folsom est mort, les Américains écrivent des mélodrames sur des parents égoïstes, vicieux ou pleins de manies et sur des enfants qui en souffrent les conséquences. Toute une génération d'écrivains employée à dénigrer ses parents.
(...)
Savez-vous que, sur vingt-huit pages publiées, on n'en lit qu'une ? Car il y a les livres qu'on offre à des gens qui ne lisent pas, d'autres échouent dans une bibliothèque sans lecteurs, on en achète pour remplir des étagères, certains sont offerts pour l'achat d'un autre produit, le lecteur se lasse dès le premier chapitre, ils ne sortent jamais de l'entrepôt de l'imprimeur, ou bien les livres sont achetés sur un coup de tête.
(...)
Une femme ne s'intéresse pas à un homme pour le sauver. Comme employé peut-être, conclut-elle, mais quand il s'agit d'aimer un homme, qu'il soit une bonne âme, c'est secondaire.
David Toscana, El último lector, roman traduit de l'espagnol (Mexique) par François-Michel Durazzo, Zulma, 2009.
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27.5.09
23.5.09
"L'imperfection propre à tout ce qui vit"
18.5.09
Qui bene amat bene castigat
Il pleure pour rien
En se gavant de pommes de pin
Il se cogne à tous les coins
Qui aime bien châtie bien
Bertrand Betsch, "Le grand embarras" {http://www.virginmega.fr/musique/titre/bertrand-betsch-le-grand-embarras-102731367,page1.htm}, La Soupe à la grimace, Labels-Lithium, 1997.
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12.5.09
Elles sortaient toujours de relations dont les imperfections morales et la frénésie sexuelle avaient réveillé en elles le besoin de compenser avec lui
Il faisait nuit quand il rentra chez lui pour apprendre, par son petit boîtier de reconnaissance des numéros, qu'il n'avait pas eu d'appels, pas un seul, et tout en essayant de prendre une décision à propos de la fête, il plaça de nouveau le téléphone dans sa position d'attente. Dix minutes plus tard - il développait une longue et complexe analogie entre la fête et le pitoyable premier congrès des sociaux-démocrates russes à Stockholm en 1898 - il ressentit une explosion à proximité de ses testicules. Il le savait ! Quand on attendait encore et encore - comme les révolutionnaires avaient patiemment attendu - on était récompensés dans cette vie.
" Moufka ?"
C'était Sacha. Oh oui, c'était elle. Et son coeur s'emplit de larmes.
(...)
"T'es où ? a-t-elle demandé.
- J'arrive à York, patrie de la plaque d'acier de vingt kilos.
- En Pennsylvannie ?
- Oui. Ça roule beaucoup mieux sur la 78 que sur la 95.
- Au milieu de la nuit ?
- Ecoute, c'est comme ça qu'on fonctionne.
- Pourquoi t'as pas appelé ton oncle ?
- Parce que je l'ai pas appelé. Et je l'appelerai pas. Il n'a pas voté à la dernière élection. Il s'est abstenu.
- Il a fait ça ?
- Ouais. Il a dit que ça faisait pas de différence qui était Président.
- Il a dit ça ? " Arielle est restée muette un instant. " Bon, a-t-elle repris, on se vengera en faisant chez lui des choses terribles qu'il désapprouverait.
- Il vient d'Union Soviétique, Arielle. C'étaient des athées. Il ne désapprouve rien en dehors de l'argent.
- On commandera des repas hors de prix.
- À Washington Heights ?
- On jettera de l'argent dans la cheminée.
- Je l'appelerai pas.
- Arf ", a fait Arielle.
Sa façon de le prononcer m' a plu. " Refais-le, ai-je dit. Refais ce bruit.
- Non ", a dit Arielle, puis elle m'a rendu à la route et à moi-même.
(...)
La thèse de Mark, tout compte fait, portait sur Ronan Sidorovitch, "le comique menchevik". Lénine l'avait surnommé ainsi, menchevitskiy khakhmach, en 1911. Sidorovitch s'en amusa. "Je préfère être un menchevitskiy khakhmach, avait-il dit (à des amis), plutôt qu'un bolchevitskiy palach." Je préfère être un comique menchevik qu'un boureau bolchevik. Oups.
Keith Gessen, La Fabrique des jeunes gens tristes, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Stéphane Roques, II, "Mark : Parfois comme Liebknecht" et " Keith : Oncle Micha", III, "Mark : Phénoménologie de l'esprit", L'Olivier, 2009.
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10.5.09
On livre inculte
Mais la langue pour moi est tout sauf un caniche,
Car la mort nous attend au bout de l'hémistiche.
Claro, note de traduction du roman de Vikram Seth Golden Gate, Grasset, 2009.
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3.5.09
2.5.09
Une ordure
Irvine Welsh - Une Ordure (Filth) - Traduction Alain Defossé - Points - 1988
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28.4.09
Codes Postaux
92 kilogrammes dans l'zen /
9,3 centilitres d'alcool dans l'sang
Booba, "Ouest Side" (2006) /
Sefyu, "La Légende" (2006).
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23.4.09
Dialogue ternaire
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20.4.09
Cosa fatal
Marie Darrieussecq a présenté ses excuses aux éditions Verticales pour le papier ravageur des Inrocks sur François Bégaudeau. "Ces propos n'engagent ni les lecteurs, ni les auteurs-chouchous du journal", a-t-elle indiqué.
La Vipère, "Miscellanées, suite" (lundi 20 avril 2009), in Le blog de La Vipère littéraire {http://vipere-litteraire.over-blog.com/}
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