Après la guerre, très longtemps après, il y a un peu plus d'une dizaine d'années, seulement, lorsque tu étais malade, l'infirmière qui passait à la maison a vu ton groupe sanguin tatoué sous ton bras. Elle s'en est étonnée et a demandé ce que c'était. Mais comme elle n'avait sûrement pas toute la journée pour qu'on lui raconte ta vie, et qu'au fond elle s'en fichait sûrement, on ne s'est pas donné la peine de lui répondre. On est resté silencieux, et puis on a parlé d'autre chose.
Voilà le malheur de tous ceux qui ont vécu ton histoire.
Joël Egloff, Ces féroces soldats, Buchet-Chastel, 2024.
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