22.2.08

Casse-toi, maman

Tu es sur le quai, la vitre du train nous sépare. Un mois, dis-tu, ce n'est pas long. Ce qui est long, pesant pour moi, c'est cet au revoir dans ce compartiment bourré de petits colons. Taches de rousseur, cicatrices, pataquès, toute cette vivacité déplacée. La vitre du train fait loupe, grossit ta tristesse. Le chagrin ne m'a jamais vaincu, il a nourri ma colère. S'il ne faut plus se revoir, qu'on en finisse vite. D'une main, je te chasse. E pericoloso sporgesi. Casse-toi, maman.

Jean-Marc Parisis, Depuis toute la vie, Grasset, 2001

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