31.7.07

Salonique années dix


Les mots lui étaient parvenus par inadvertance, des mots perdus, prononcés machinalement et sans intention que lui seul avait entendus. C'étaient des mots consolateurs car ils évoquaient cela, cela précisément qui l'empêchait de vivre, cela qui rendait le monde gris et fuyant et faisait de la vie une blessure intolérable. Les mots disaient combien il était difficile de vivre et douloureux de mourir, et que l'on mourait à chaque instant.
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C'est ainsi que Constantin découvrit le remède, le médicament vivfiant, le baume qui soulageait et consolait, la voix qui murmurait comme un mère à son enfant que la souffrance est là, et cela même le calmait.


Anne Matalon, Conférence au Club des Intimes, Phébus, d'aujourd'hui, 2001.

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