21.4.08

L’icône-Bendit


La lutte est acharnée mais PLPL ne décerne la laisse d’or qu’au plus servile.

La propagande en faveur de la Constitution européenne* mobilise le Parti de la presse et de l’argent (PPA). Les amants du marché unique (Guetta, Elkabbach, Val, Joffrin, Colombani, BHL, etc.) savent pouvoir compter sur leur crécelle multimédia Daniel Cohn-Bendit. « Dany », c’est Pascal Lamy avec des cheveux. Depuis plus de quinze ans, cet ex-anarchiste de télévision est le chouchou du PPA. En France, si seuls les journalistes votaient, Cohn-Bendit braillerait ses vœux de nouvelle année en direct de l’Élysée. Quels vœux ? Plus de marché, plus de guerres de l’OTAN, plus d’émissions de Christine Ockrent. Son amie Christine l’invite en effet presque chaque mois sur France 3. Quand elle lui demande de conseiller un livre (05.10.03), l’ancien lanceur de pavés choisit le plaidoyer pro-giscardien de son copain Olivier Duhamel, un professeur de droit médiocre et prétentieux, à la fois « socialiste » et bon ami de Luc Ferry. « Dany » adore aussi Moscovici (il le tutoie, l’appelle « Pierre ») et Pascal Lamy. Mais c’est Kouchner qu’il préfère. Ensemble, les deux hommes vont publier un livre, Quand tu seras président. Le début de l’année sera donc pollué par les émissions de promotion de ce duo proaméricain. Ces temps-ci, Cohn-Bendit a des soucis. L’« altermondialisation », d’abord, qui alimente selon lui un risque de « dérive totalitaire » ; il s’en est confié à la revue jaune de Chérèque, CFDT Hebdo (n° 295). Le virage bolchevik de Laurent Fabius, ensuite, qui le terrifie d’autant plus que ce spécialiste des carottes râpées (bio) était l’invité de la dernière université d’été des Verts : « Le problème de Fabius, c’est qu’il ne fait plus du Fabius. Il aurait fallu inviter Bernard Kouchner. Lui au moins assume son social-libéralisme. » (Le Figaro, 26.08.03.) En attendant l’été prochain, « Dany » rêve d’un « forum européen, combinant Davos et le Forum social, pour réfléchir à la nouvelle éthique du capitalisme » (L’Expansion, décembre 2003.) Avant que Francis Mer ne le décore de la légion d’honneur, PLPL lui décerne sa Laisse d’Or !

PLPL (Pour Lire Pas Lu) le journal qui mord et fuit, rubrique "La Laisse d'Or", n° 17, décembre 2003.

(*) : depuis 2005, PLPL est d'ailleurs devenu Le Plan B (ndlr).

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